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 Un nouveau contrat

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Enyinnaya Feinyx
Dangereux trafiquant de moutons.
Enyinnaya Feinyx


Messages : 26
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MessageSujet: Un nouveau contrat   Un nouveau contrat Icon_minitimeLun 23 Aoû - 23:25

Rockhampton, Queensland, Australia.

Août, c'est le plein hiver australien. L'hiver australien équivaut à un été de pays tempéré, vous voyez. Vous vivez dans un pays tempéré ? Vous crevez de chaud en été ? Eh bien, nous on crève de chaud toute l'année. On se croirait dans un four dont le thermostat aurait été poussé au maximum pendant des heures et nous, pauvres petits poulets supposés rôtir tendrement à la broche sommes finalement totalement carbonisés. Enfin, je me plains mais j'adore la chaleur, le soleil et l'été. Ou l'hiver dans le cas présent.

Errer dans cette ville, ma ville natale, celle où j'ai grandit, fait partie des choses que j'aime le plus. Déambuler ainsi, au milieu des touristes et des locaux - les touristes, on les repère vite: ils sont aussi rouges que des poivrots - est quelque chose dont j'aurai du mal à me passer lorsque je serai à Dublin dans quelques semaines. Enfin, je me réconforterai dans les pubs du très célèbre Temple Bar.

Alcoolique ? Moi ? Jamais.

Mais, je ne peux pas errer comme je le fais maintenant autant que j'aimerai, je suis pressé. Les locaux de mon entreprise officielle me sert aussi parfois pour mon
business underground. Utile. Seul les noms change: Browning pour la partie émergée de l'iceberg, Feinyx chez les mafieux. Enfin, je ne parle pas de ces bureaux pour ça, mais parce que je dois y aller rapidement si je veux être à l'heure pour mon rendez-vous avec l'une des meilleures tueuses à gages du monde. Rapide, discrète, efficace. Que demander de plus ? Ah oui: elle ne refuse jamais de contrat, tant que la somme à la clef est intéressante. Et je paie bien.
Ce que la demoiselle ne sait pas, c'est que ce contrat est aussi un test: je pars à Dublin dans peu de temps pour une durée indéterminée, et je veux un garde du corps efficace et discret, or elle correspond parfaitement à ce que je recherche. Le résultat de cette mission aboutira peut-être à un contrat d'une plus longue durée.

Je traverse rapidement le centre ville avant d'entrer dans l'un des plus hauts immeubles alentours et me dirige directement vers les ascenseurs; je suis sportif, mais 60 étages, c'est long à pieds.
Situés dans les hauteurs du gratte-ciel, les bureaux de mon entreprises s'étalent du 56ème au 60ème étage, mon bureau personnel se trouvant à ce dernier étage et c'est donc là-bas que je me retrouve à attendre la tueuse à gages. Assis dans mon grand fauteuil de PD-G, droit comme un l, un fin dossier posé sur le bureau devant moi et une immense baie vitrée donnant sur la ville et l'océan derrière, j'ai l'air de n'importe quel patron attendant n'importe quel employé pour lui donner un dossier quelconque. Mais je doute qu'un dossier quelconque soit celui de l'un de mes ennemis accompagné d'une photo et d'un papier avec le prix que la jeune femme gagnera une fois l'homme mort.
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Tatiana Volkova
Tueur(se) à gages
Tatiana Volkova


Messages : 11
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MessageSujet: Re: Un nouveau contrat   Un nouveau contrat Icon_minitimeMar 24 Aoû - 1:48

L'Australie et elle, ça faisait deux.

D'un côté un pays immense qui se carbonisait comme un poulet géant, fait de steppes, de terre rouge et de paysages à couper le souffle ; de l'autre, elle. Petite et venue du froid, loin de tout offrir aux regards. Ah, où ses affaires ne l'amèneraient-elles pas. Les touristes étaient bien drôles. Tous habillés de couleurs à vous rendre épileptiques, quand il ne s'agissait pas de frippes claires : manuel du parfait routard du désert, le noir tue.

Ange ne portait que du noir ce jour-là. Comme d'habitude. Hé, ce n'était pas quelques petits quarante degrés à l'ombre qui allaient lui faire changer son code vestimentaire. Ce qui était étrange cependant, c'était la vision de cette petite femme toute pâle, toute calme, aux milieu des homards grouillants qui saturaient les rues. Pantalon de toile fine, léger débardeur noir, cheveux relâchés, elle passait pour une adolescente, mais pas franchement très marrante. Son visage d'une neutralité savamment étudiée allait d'une absence quasi-totale de maquillage à un teint sans défaut, en passant par des yeux qui ne brillaient que par intermitence. Comme un avertissement, discret mais bien réel. Sombre, sobre et chic ; ne jamais oublier ces trois points. C'était, d'après elle, la tenue que devraient avoir tous ses collègues. Malheureusement, tout le monde n'était pas aussi passe-partout qu'elle. La plupart se croyaient obligés de la ramener. Résultat, les experts en étaient réduits à les identifer à leur empreintes dentaires. Chose qui bien entendu, n'arriverait jamais à un agent parfait.

Enyinnaya Feinyx avait fait un bon choix. De toute façon, il n'était pas réputé pour ses erreurs. A sa connaissance, il se trompait rarement. Tatiana ne trouvait pas grand-chose à redire à sa manière d'opérer : rapide, efficace, et surtout, propre. Pas de massacre au sabre ni tripes accrochées en guirlande. Sérieusement, certains trouvaient cela esthétique, elle, ça l'énervait drôlement. Ce n'était même pas pratique de laisser libre cours à des fantaisies aussi stupides : on se retrouvait taché de sang (elle détestait être sale), et on laissait des empreintes partout (contraire aux principes d'un tueur digne de ce nom).

Bref, elle n'avait pas longtemps hésité à déclarer à son grand patron qu'elle avait une proposition. Et le grand patron avait accepté de gracieusement prêter son meilleur élément à la pègre australienne ; ça améliorerait les relations, à ce qu'il disait. Ange ne pensait pas améliorer grand-chose, juste causer la mort d'un quelconque coq en pâte et être payée. Ce qui ne changeait rien à son train-train quotidien. Un contrat restait un contrat, en Sibérie ou en Australie. Un agent parfait ne craignait pas les amplitudes de température, ni les terres inconnues. Il était préparé à tout ; on pouvait le balancer d'un hélicoptère en plein milieu de l'océan Pacifique, il s'en sortirait. Proprement, efficacement, et sans convoquer toute la presse pour qu'on s'extasie sur sa petite personne. Il ne perdait jamais de vue qu'il restait un humain quoi qu'il arrive, qu'il n'était pas immortel, et qu'il fallait faire vite pour satisfaire l'employeur. Rester en vie passait après.

C'est sur cette réflexion enjouée que Tatiana entra dans l'immeuble. Le service d'accueil ne l'arrêta même pas quand elle se dirigea vers les acsenceurs ; sans doute les avait-on prévenus. Dans un immeuble occupé par un mafieux, tout le monde est de mèche. Même le plus innocent des employés. Tout simplement parce qu'ils ont beau se douter de quelque chose, ils se taisent. Elle débarqua au soixantième étage, analysa les alentours aussi sûrement qu'une bonne caméra, et finit par sonner à l'unique porte qui se trouvait devant elle avant d'entrer sans plus de cérémonie. Browning, joli nom.

Ange s'installa dans le fauteuil en face du bureau, nullement impressionnée, et détailla en un instant son patron provisoire. Puis elle pris avec naturel le dossier -elle n'avait toujours rien dit-, l'ouvrit d'un doigt fin, et le parcourut rapidement. Son commentaire se résuma en peu de choses ; le strict minimum, la routine.

- Un message à transmettre, un détail particulier à rajouter ?

La seule réplique qu'elle sortait toujours à sa cible (parce qu'elle considérait que l'oiseau avait le droit de savoir ce qui lui arrivait), c'était qu'elle avait une balle à son nom. C'était dans le contrat, elle ne transigeait pas là-dessus. Mais certains s'amusaient beaucoup à torturer mentalement leurs victimes, ou à leur faire revoir leur testament. Tant que c'était verbal, elle n'avait rien contre.
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Enyinnaya Feinyx
Dangereux trafiquant de moutons.
Enyinnaya Feinyx


Messages : 26
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MessageSujet: Re: Un nouveau contrat   Un nouveau contrat Icon_minitimeMar 24 Aoû - 14:19

La sonnerie stridente me sort un peu trop brusquement de ma torpeur mais j'arrive à masquer ma surprise sans rien laisser transparaître. Ca demande des années d'entrainement, ça, vous savez. Quelqu'un comme moi doit prendre rapidement l'habitude de cacher ses émotions derrière un masque de neutralité inébranlable, sinon on vous prend beaucoup moins au sérieux, d'un coup. Et dans ce cas-là, mieux vaut ne pas faire mon boulot sous peine de ne pas le faire bien longtemps.

Un instant plus tard, la jeune femme que j'attends entre sans émettre aucun bruit: si elle n'avait pas sonné, j'aurai pu continuer à comater comme un bienheureux sans avoir la moindre idée de sa présence et du ridicule de ma situation. Non mais, vous imaginez ? Un parrain de la mafia qui roupille devant ses employés ? C'est déjà beaucoup moins crédible quand même.
Enfin, je suis - presque - parfaitement réveillé et, si on omet mes cernes j'ai l'air tout à fait opérationnel, sûr de moi et . . . Bah totalement blasé, pour changer. On va essayer de faire passer ça pour de la neutralité, histoire d'être plus crédible hein.

Bref, passons.

Je la regarde traverser la pièce, toujours sans bruit avant de s'installer en face de moi. C'est dans ces moments-là que l'expression "faire comme chez soi" prend tout son sens. Mais je préfère rester silencieux, je n'aime pas parler pour ne rien dire. Et puis dans ce genre de situation, moins il y a d'échanges, mieux c'est. Ca dure moins longtemps déjà, et puis ça évite pas mal de bla-bla inutile. Et comme ça, elle part plus vite et tue l'autre guignol rapidement, elle a son fric aussitôt et tout le monde est content. Du moins, moi je le suis. Elle, je suppose que tant qu'elle a son argent, elle l'est aussi, mais bon, je peux pas savoir.

Pendant qu'elle parcoure le dossier en diagonale, j'en profite pour la détailler un peu mieux. Je ne sais pas comment elle fait pour supporter du noir avec plus de quarante degrés à l'ombre; même moi j'ai mis une chemise blanche ce matin et pourtant je suis habitué à ce temps.


-Un message à transmettre, un détail particulier à rajouter ?


L'information met quelques secondes à traverser les brumes de chaleur et de sommeil qui flottent tranquillement autour de mon cerveau, mais finit tout de même par y arriver. Elle est comme moi, elle ne parle pas pour ne rien dire. Ce que j'apprécie grandement. Si elle accepte l'offre que je pense lui faire, je ne pourrai être que ravi sur le long terme. Silencieuse, efficace, féline.

Je la veux.

Hem, désolé, je m'égare. Pour en revenir à un possible message à transmettre, non, je n'en ai aucun. Je ne vais tout de même pas lui demander de faire un grand sourire à sa cible avant de lui sortir "Avec les compliments d'Enyinnaya Feinyx", tout de même. Déjà ce n'est pas mon genre, et ensuite je la vois très, très mal faire ça.


-Non, aucun. Faites simplement ce que vous avez à faire et vous aurez votre argent. Je pense que cela nous convient à tout les deux.

Je me laisse aller contre le dossier de mon fauteuil, croisant les doigts en attendant sa réponse et la regarde tranquillement entre les mèches blondes qui retombent devant mes yeux. A-t-on jamais vu un parrain avec une tête telle que la mienne, franchement ?
Enfin, peu importe ce à quoi je ressemble, tout ce qui compte c'est comment je fais ce que j'ai à faire. Et je le fais bien.

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Tatiana Volkova
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MessageSujet: Re: Un nouveau contrat   Un nouveau contrat Icon_minitimeDim 3 Oct - 23:03

Tatiana sortit de l'immeuble trois minutes plus tard, avec tous les détails du dossier enregistrés dans le cerveau et un plan qui commençait déjà à s'y construire. C'était l'avantage d'avoir un boss qui ne chipotait pas et qui allait droit au but. Ça la changeait de son commanditaire habituel. Certes, elle n'avait rien contre Piëtr, mais franchement, ce patron avait du mal à tenir en place. Tantôt il lui fallait déblatérer des sornettes sur trois minutes entières, tantôt on lui demandait de tirer un nombre précis de balles. Les deux démarches étant complètement ridicules, et inutiles, accessoirement. Sans compter la perte de temps. Cela réduisait considérablement sa productivité, si elle devait faire cela à chaque fois. Tatiana n'était pas hyperactive, loin de là. Mais elle ne supportait pas le temps qui partait en fumée. Pour quelqu'un qui avait réduit son temps de sommeil à deux heures pour quarante-huit heures, cela se comprenait. Chez elle, tout était soit pour quelque chose qui lui rapportait, soit pour quelque chose qu'elle aimait faire. Éliminer les héritiers de la planète entière pour le premier point, boire pour le deuxième.

Comme par magie, une petite gourde argentée se retrouva hors de sa poche. Tout en marchant, elle laissa couler dans sa gorge la vodka fraîche et brûlante à la fois. Bon Dieu, maudit devait être le russe qui avait inventé cet alcool. Délicieusement maudit.

Elle prit le bus. Parce que prendre un taxi n'était pas discret, et louer une voiture laissait des traces. Enfin, dans le bus non plus, elle n'était pas très discrète. Tout le monde portait des couleurs claires, quand ce n'étaient pas des motifs bariolés au possible. Ça tuait la rétine, montrait plus que de coutume les corps bronzés et répugnants de perfection . . . tout était calculé au millimètre pour montrer les gens sous leur meilleur angle, leur meilleur jour. Tatiana avait une franche horreur de ce travestissement de l'apparence, cette course ridicule à l'embellissement ; quand on n'était pas beau de nature, on s'écrasait devant les divinités de naissance. Quand on avait trop de défauts pour les camoufler, on laissait briller les vraies beautés. Les gens que la nature avait bénis dès leur naissance. Comme son employeur d'un jour, par exemple. Lui, sur le point physique, on l'avait gâté. Elle avait un certain plaisir à l'idée de tuer sous son ordre. Elle n'en aurait pas dit autant de tous les hurluberlus qui peuplaient le véhicule où elle se trouvait, serrée entre une dame de cinquante ans qui serrait contre elle un machin à grandes oreilles prétendument nommé chien, et un basketteur obligé de se pencher pour ne pas se refaire le brushing contre le plafond poussiéreux. Fabuleux. Ange n'avait rien contre la foule, quand celle-ci se mouvait, avait un but. Là, tout le monde restait immobile comme une pinède. Une pinède . . . ah, où étaient-elles, ses immenses plaines natales.

Là-bas, tout était froid, altier, invisible. Le vent qui faisait pencher les arbres, les traces d'animaux qui s'effaçaient en quelques secondes, les monts spectaculaires enveloppées dans leur majestueux châle blanc, l'air glacial qui lacérait impétueusement le moindre bout de peau découvert, la neige qui étouffait, pesait. Tout y était totalement libre, une étendue vierge sur des milliers de kilomètres carrés. Qui irait vous chercher dans un endroit où il fallait marcher des jours entiers pour trouver ne serait-ce qu'un hameau ? Ne parlons même pas des commissariats, choses rarissimes dans les grands espaces du nord eurasien.

L'endroit où le bus jeta la Sibérienne n'avait rien de la Sibérie, justement.

Même les immensités rouges lui semblaient étriquées. Les buissons alignés au bord de la route n'étaient même pas jolis. Elle se retrouva seule, menue et fragile, au milieu d'une terre trop hospitalière. A savoir une banlieue chic. Les grandes villas blanches faisaient tache sur le ciel d'une bleu insupportable. Ça devait être ici. Elle avait fait un bon pronostic en déposant ses affaires (petites babioles potentiellement mortelles) dans les parages. Ce buisson-ci . . . ou celui-là. Ils se ressemblaient tous, c'était à la fois effarant et affligeant. Lequel était-ce, déjà ? Elle se souvenait l'avoir marqué en cassant . . . une branche, la voilà. Elle sortit de l'épineux un énorme sac noir, et assez satisfaite de retrouver enfin son seul compagnon, le mit sur son épaule. Elle jeta un œil à sa montre : quinze heures. Cela lui laissait largement le temps de tâter le terrain. Et même de faire une pause vodka, parce qu'elle commençait à comprendre que c'était sa seule chance de salut par cette température. De toute façon, elle ne comptait agir que le soir. D'une par éternel souci de discrétion, de deux parce qu'il ferait (sans doute, elle l'espérait) plus frais, et qu'elle jugeait avoir assez pris de rayons UV pour le restant de ses jours.

Il y avait un peu de monde. Des femmes pour la plupart, qui lisaient sur des bancs, ou papotaient entre elles. Il y avait aussi des hommes, qui faisaient jouer leurs enfants dans des aires prévues à cet effet. Tatiana ne put s'empêcher de leur jeter un regard, chose qu'elle regretta tout de suite amèrement. Même les plus impassibles des business-men se transformaient en papas gâteaux avec leurs gamins. Des gamins blonds, bruns, roux, avec d'amples vêtements blancs, qui virevoltaient et riaient comme des feux follets dans les bras de leur père . . . elle, ça ne lui faisait rien. C'était plus cette absence de sentiments devant un tel spectacle que le fait de ne jamais pouvoir en profiter qui la frustrait. « Quand on ôte la vie, on ne la donne pas ». Première règle qu'on imposait aux femmes qui se lançaient dans sa profession. Cela paraissait tellement évident qu'au bout d'un moment, celles qui au départ y étaient réfractaires l'intégraient d'elles-mêmes. Cette règle-là ne faisait même pas partie de l'enrôlement psychologique mis en œuvre pour former les novices. Elle venait toute seule, quand un jour, la tueuse se rendait compte qu'elle ne pourrait tout simplement jamais être mère. Tatiana l'avait compris la première fois où elle avait dû se débarrasser d'un héritier trop jeune pour connaître son statut. Et ça ne lui avait pas été insupportable ; c'était tout simplement dans l'ordre des choses Les gens qui font ce travail ont une mentalité assez insensibilisée pour rester de marbre face à des situations qui en brisent plus d'un. Comme d'habitude quand elle se laissait aller à ce genre de contemplation, Ange détourna le regard, songea au contrat qu'elle avait à remplir, et rendit son ouïe hermétique à toute attaque enfantine. Bientôt, les cris ravis des anges -des vrais- s'éloignèrent, et disparurent loin derrière elle.

Elle traversa d'un bon pas la route qui coupait le quartier en deux, s'enfonça dans quelques ruelles adjacentes, et repéra du coin de l'œil sa cible. Un véritable palais, au bout d'une interminable pelouse parfaitement tondue. Des statues à la mode antique bordaient une allée de graviers clairs. De grands palmiers balançaient leurs branches comme pour éventer les figures de marbre. Un étang à l'eau trop claire pour être naturelle miroitait sous le soleil de plomb. Le stéréotype de la demeure d'un parrain. Elle eut un soupir, imperceptible pour le commun des mortels. Rien qu'en traversant le jardin avant, elle avait le temps de se faire tirer dessus des centaines de fois. Certes, les planques éventuelles étaient nombreuses . . . mais les éclairages aussi. Elle arrêta vite de compter les petites lampes noires qui émergeaient timidement du gazon. Cependant, elle se fit un honneur de compter toutes les fenêtres et les portes visibles. Données importantes. L'avantage avec une propriété de cette taille, c'était que le temps d'en avoir fait le tour, on pouvait l'analyser sans s'être arrêté. Ce qui rendait beaucoup moins suspect qu'un type en noir avec un sac émettant un cliquetis étrange restant une heure entière devant la même façade. Il y avait beaucoup de gardes, mais ça, c'était prévisible. Tous armés, ça aussi, elle s'y attendait.

Elle s'installa sur un banc, à deux pâtés de là. Et attendit, prenant une gorgée d'alcool de temps à autres. Elle regarda sans le voir le ciel ; la nuit tomba. Des milliers d'étoiles s'allumèrent dans la voûte bleue.

Tatiana se leva ; vingt-deux heures. Elle pouvait tenter quelques chose, maintenant. Quand elle retourna devant les hautes grilles argentées, la plupart des lumières étaient éteintes. Seule une fenêtre était allumée, au second étage. Parfait, son but était déjà tout tracé.

Il aurait été long et inutile de décrire comment Ange passa avec un pied de nez tous les systèmes de sécurité imaginables, comment elle mis hors service la moitié de la garde sans que l'autre moitié ne s'en rende compte, et comment elle parvint à faire tout cela sans que le patron n'en soit informé. Toujours est-il qu'elle y arriva facilement. Et quand elle frappa à la porte de son bureau avant d'y entrer le plus naturellement du monde, quelle ne fut pas la surprise du milliardaire. Tatiana avait toujours éprouvé un certain intérêt à voir le visage des ses victimes se décomposer quand ils la voyaient arriver. Comme s'ils voyaient déjà leur mort. Aurait-elle cette expression-là, quand son heure viendrait ? On ne l'avait pas payée pour répondre à cette question.

- Vous êtes bien Edward Padington senior ?
- Que me voulez-vous ? !

Elle toussota, et sortit son éternel neuf millimètres de sa poche droite. Une balle d'argent glissa presque toute seule dans son chargeur.

- J'ai une balle à votre nom.

La détonation fut brève, le bruit de chute étouffé. La Sibérienne contempla un instant les cheveux poivre et sel poisseux de sang, les yeux bleus grands ouverts sur le vide ; elle avait rangé son arme et était sortie sans un mot, toujours tranquille, quand elle sentit une pression sur son pantalon. Elle baissa le regard, et tomba sur les yeux bleus qu'elle venait de quitter. Un ange la regardait, encore une fois. L'air de dire « qu'est-ce que tu fais ».

- Edward Padington junior ?
- Qu'est-ce que tu as fait à papa ?

- Il est mort. Je l'ai tué.
- Pourquoi ? . . .


Elle regarda longtemps les larmes qui coulaient sur ses joues. D'après le dossier, son père n'avait pas de femme. Il venait de perdre sa famille. Quand Ange reprit la parole, sa voix était douce, mais sans aucune condescendance.

- C'est mon travail. On m'a payée pour ça.

Et elle s'éloigna, tirant légèrement pour que l'enfant la lâche. Elle l'entendit tomber à son tour, mais ça, ce n'était plus ses affaires. Elle rejoignit l'arrêt de bus sans trop d'encombres avec la bonne conscience qu'apportait le travail bien fait, dégaina son portable et tapa rapidement le numéro de son employeur d'un soir.

- Vous pouvez préparer la paie, j'arrive.
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